Lorsqu'en 1934, Melvin Busdebel achève son film
L'année des Zlitons, il est loin de se douter qu'il deviendra film culte pour un public marginal et décidé de la fin des années 1980. Cette sorte de fresque étrange mêlant science fiction et histoire (avec d'ailleurs une rigueur pour les scènes historiques rare dans le cinéma de l'époque - et à venir - on pense notamment à la séquence mettant en présence les compagnons de Jeanne d'Arc) fut plutôt (très) mal reçue à l'époque. Le critique James Cardwell dénonce dans
Movie Now "la prétention d'une oeuvre dont le seul but est de nuire au cinéma tout entier" et le très dandy Cornell Zorech y voit tout simplement le premier signe de "la fin de l'art". La bande musicale très fournie, l'humour jouant à cache cache avec la gravité des scènes, le jeu des acteurs allant du burlesque à une économie quasi bressonienne, la permanence d'une "recherche de la profondeur de champ", c'est ainsi que Busdebel définissait sa démarche, sont aujourd'hui d'une actualité troublante. Si
L'année des Zlitons n'est certes pas la fin de l'art, il contient pourtant le message annonciateur de la mutation de la société industrielle et de l'ancrage dans l'histoire comme nécessité. Souhaitons que l'édition en DVD du film (hélas seulement au Danemark, disponible en import) rende justice à un cinéaste, auteur de deux films par trop méconnus (l'autre
L'entrée du Capitaine film muet -70 mn - de 1926 étant moins ambitieux).
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